Titre : |
De la démocratie en Amérique |
Autre titre : |
tome 2 |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Alexis de Tocquevile, Auteur |
Editeur : |
Gallimard ([Paris]) |
Année de publication : |
1961 |
Importance : |
471 PAGES |
ISBN/ISSN/EAN : |
978207032364X |
Langues : |
Français (fre) |
Résumé : |
" En Amérique, toutes les lois sortent en quelque sorte de la même pensée. Toute la société, pour ainsi dire, est fondée sur un seul fait ; tout découle d'un principe unique. On pourrait comparer l'Amérique à une grande forêt percée d'une multitude de routes droites qui abordent au même endroit. Il ne s'agit que de rencontrer le rond-point, et tout se découvre d'un seul coup d'œil. " Lettre de Tocqueville au comte Molé, 1835. Tocqueville est allé chercher aux Etats-Unis non pas un modèle, mais un principe à étudier, et une question à illustrer et à résoudre ; à quelles conditions la démocratie, si elle est un état de société, devient ce qu'elle doit être aussi, faute de conduire à une dictature : un état de gouvernement... L'Amérique lui offre, comme société et comme culture, une démocratie pure. Et un gouvernement déduit de cette démocratie pure. Une anti-Europe dans les deux cas, sans héritage aristocratique, sans legs absolutiste, sans passion révolutionnaire. Avec, au contraire, une tradition de libertés locales collectives. Par tous ces traits, mutatis mutandis, un objet de réflexion capital pour les Européens.
Théoricien du libéralisme, Tocqueville montre dans De la démocratie en Amérique comment la démocratie s'est accompagnée des progrès de l'individualisme. Cependant, les droits individuels une fois proclamés et reconnus, ce goût pour la liberté s'est corrompu en passion pour l'égalité, favorisant la diffusion d'un esprit majoritaire et conformiste.
En effet, à force de réclamer les mêmes droits pour tous, les individus se contentent de revendiquer une égalisation de leur condition sociale et de leur mode de vie. Or, la majorité ne se reconnaissant que dans ce qui lui ressemble, l'obsession égalitariste finit par nuire à la créativité, toute volonté de différenciation étant par avance condamnée ; elle finit aussi par menacer les institutions politiques elles-mêmes. Uniquement soucieux de défendre leurs acquis sociaux et matériels, les individus se désintéressent de la chose publique et se replient sur leur vie privée, au profit d'une administration toute puissante dont la douce tyrannie menace à terme leurs libertés.
Cette analyse de la pensée unique et du conformisme démocratique fait de Tocqueville un auteur résolument moderne, dont l'oeuvre a eu une influence considérable et mérite plus que jamais qu'on la découvre |
De la démocratie en Amérique ; tome 2 [texte imprimé] / Alexis de Tocquevile, Auteur . - Gallimard ([Paris]), 1961 . - 471 PAGES. ISSN : 978207032364X Langues : Français ( fre)
Résumé : |
" En Amérique, toutes les lois sortent en quelque sorte de la même pensée. Toute la société, pour ainsi dire, est fondée sur un seul fait ; tout découle d'un principe unique. On pourrait comparer l'Amérique à une grande forêt percée d'une multitude de routes droites qui abordent au même endroit. Il ne s'agit que de rencontrer le rond-point, et tout se découvre d'un seul coup d'œil. " Lettre de Tocqueville au comte Molé, 1835. Tocqueville est allé chercher aux Etats-Unis non pas un modèle, mais un principe à étudier, et une question à illustrer et à résoudre ; à quelles conditions la démocratie, si elle est un état de société, devient ce qu'elle doit être aussi, faute de conduire à une dictature : un état de gouvernement... L'Amérique lui offre, comme société et comme culture, une démocratie pure. Et un gouvernement déduit de cette démocratie pure. Une anti-Europe dans les deux cas, sans héritage aristocratique, sans legs absolutiste, sans passion révolutionnaire. Avec, au contraire, une tradition de libertés locales collectives. Par tous ces traits, mutatis mutandis, un objet de réflexion capital pour les Européens.
Théoricien du libéralisme, Tocqueville montre dans De la démocratie en Amérique comment la démocratie s'est accompagnée des progrès de l'individualisme. Cependant, les droits individuels une fois proclamés et reconnus, ce goût pour la liberté s'est corrompu en passion pour l'égalité, favorisant la diffusion d'un esprit majoritaire et conformiste.
En effet, à force de réclamer les mêmes droits pour tous, les individus se contentent de revendiquer une égalisation de leur condition sociale et de leur mode de vie. Or, la majorité ne se reconnaissant que dans ce qui lui ressemble, l'obsession égalitariste finit par nuire à la créativité, toute volonté de différenciation étant par avance condamnée ; elle finit aussi par menacer les institutions politiques elles-mêmes. Uniquement soucieux de défendre leurs acquis sociaux et matériels, les individus se désintéressent de la chose publique et se replient sur leur vie privée, au profit d'une administration toute puissante dont la douce tyrannie menace à terme leurs libertés.
Cette analyse de la pensée unique et du conformisme démocratique fait de Tocqueville un auteur résolument moderne, dont l'oeuvre a eu une influence considérable et mérite plus que jamais qu'on la découvre |
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